Les sociétés anciennes vivaient sous la menace de la précarité, du chômage, des crises et des épidémies ; mais elles vivaient aussi le retour des famines et les rues des villes envahies de mendiants criant à la rage de la faim. Comment les hommes ont-ils vécu ces misères en France au Moyen Âge et à la Renaissance ?Pour mener lenquête, Jean-Louis Roch traque, recense et décrypte leurs mots : les lieux communs, les proverbes, et lexpression des sentiments, comme la honte ou la pitié. Il explore, à côté des archives, la littérature et en particulier le théâtre à destination populaire, les farces et les Mystères. Ce faisant, il multiplie les points de vue sur ces gueux sans souci, sans six sous : le travail précaire, lobsession de la faim et de la ruse, la fraude et la violence, les mille et une stratégies de survie et les rêves de festins plantureux et du pays de Cocagne. Il raconte lambivalence du rapport aux pauvres, qui font rire au théâtre et que lon chasse dans la rue : « truand », « maraud », « bélître », « gueux » ; des termes à létymologie mystérieuse.En détaillant le vocabulaire de la misère à la